Château de Ladoucette, du 17 juin au 2 juillet 2017

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La comtesse, les petites habitantes du Château, et le Parc

Cet ensemble de dessins, peintures et céramiques conçu pour le château de Ladoucette entre directement en résonance avec un temps volatilisé





























La comtesse, les petites habitantes du Château, et le Parc

L'exposition s'inspire directement de l'histoire des dernières habitantes du château de Ladoucette.
L'accès aux archives photographiques de ce lieu chargé d'histoire, grâce à madame Gaty*, m'a permis d'apprécier la grande richesse et l'intérêt de ce lieu.
Les photos ont fait remonter tout un monde de la fin du 19e siècle à nos jours : d'abord l'histoire de la famille de Ladoucette, puis l'école de jeunes filles qui a pris place dans le château...
Les propriétaires du château, le baron et la baronne de Ladoucette ont perdu leur fille unique Berthe à vingt ans, juste après son mariage avec le comte de Mun. Cette mort tragique et mystérieuse reste inexpliquée à ce jour: dépression grave, tuberculose...
Suite à ce décès et sans descendants directs, la baronne de Ladoucette se tournera vers les œuvres caritatives et le château deviendra: Orphelinat, Asile, Logis, Maison de repos et de convalescence, Patronage, et enfin une école ménagère jusque dans les années 2000. Des photos très belles et étranges, pour certaines placées en regard des œuvres: rassemblement de jeunes filles pour des activités de cours, des fêtes, processions, cérémonies, mais aussi pour des activités du quotidien, magnifient des figures aujourd'hui disparues, m'inspirant directement, afin de rendre hommage à un passé ainsi exhumé et à ses habitantes disparues...
Les robes semblent conserver encore un peu de la présence de celles qui les ont portées: baronne, petites habitantes...
Par le contact étroit entretenu avec les corps, elles en constituent presque un double, une évocation, comme un symbole. Leur force tient à ce que le souvenir de leur usage, dépasse leur simple fonction.

Le souvenir d'une certaine image n'est que le regret d' un certain instant.
Marcel Proust
(A la recherche du temps perdu, 1913)

Le parc du château m'a inspiré une promenade le long d'un dessin où les gibiers se font écho de l'origine farouche et fière de la population primitive des forêts. La forêt et le gibier amènent naturellement à évoquer la chasse, qui constitue la réalité du vécu de ces grands animaux qui nous fascinent: en tuant l'animal, le chasseur s'approprie les vertus de sa victime, il récupère le massacre pour s'en faire un trophée. La chasse était l'apanage de la noblesse.
Les grands formats permettent d'évoluer dans l'espace et de valoriser une réflexion sur la lumière, et ainsi tenter de décrire l'émotion ressentie au sein de la nature enveloppante. Chaque trait déposé s'inscrit et décrit la lumière en creux. Ces dessins n'existent que grâce à la réserve du papier...
Ils entourent le spectateur et le font pénétrer dans l’œuvre elle-même.
Josée Le Roux, juin 2017

* Papyrus drancéen